La période du printemps 2019 représente pour moi le moment où j’ai décidé de faire « Le grand saut » afin de m’impliquer activement au sein du Conseil d’Administration de Chez Doris. J’avais comme objectif de partager avec d’autres mon expérience en communications marketing afin d’aider l’organisation sur le plan bénévole.
Quelques mois auparavant, j’étais à la recherche d’une cause noble à laquelle je pourrais apporter mon soutien. Je crois que pour moi c’était une forme de prise de conscience ; je devais m’investir afin d’aider mon prochain. Une sorte de reconnaissance pour la chance que j’ai d’avoir une belle vie à un si jeune âge (33 ans). Pour moi, le bénévolat, c’est une forme d’équilibre psychologique. Une façon de redonner en appréciation pour tout ce qu’on reçoit de l’Univers ! J’avoue humblement que c’est mon côté spirituel, qui me provient de ma mère, qui me pousse à m’investir sans toutefois être croyant au sens propre. Ma mère s’est toujours un peu impliquée pour le bien des gens, ne provenant pas d’une famille aisée, elle a vu ses parents trimer dur afin de pouvoir apporter une qualité de vie aux 6 enfants qu’ils avaient. J’ai aussi grandi en voyant mes parents offrir des paniers de Noël aux plus démunis de notre ville. Je crois que ces souvenirs auront laissé une impression positive sur moi, beaucoup plus tard, quand j’allais devenir un homme.
Lors d’emplois que j’ai occupés ou encore pendant mes études universitaires à l’UQAM, j’ai eu quelques expériences de collectes de fonds au sein de fondations populaires québécoises sans vraiment avoir cherché à les obtenir. Tout a commencé avec ma collecte de fonds pour la Fondation André DD Fortin, qui vient en aide aux jeunes pour la prévention du suicide. Cette fondation fut mise sur pied par la mère du célèbre chanteur des Colocs qui avait malheureusement mis fin à ses jours quelques années auparavant. Mené par une poignée d’étudiants en communication dont je fessais partie, nous avons entrepris de mettre sur pied un défilé de mode caritatif, dans le but de verser un don en argent à la fondation. Nos partenariats stratégiques avec de précieux commanditaires ainsi que la vente de billets nous auront permis de verser près de 10,000$ à la cause. À l’époque, l’importance du montant m’avait surpris alors que je n’étais que dans le début de la vingtaine.
Aux termes de mon Baccalauréat en relations publiques, nous devions réaliser deux stages. L’un des stages que j’ai réalisés, encore une fois par un concours de circonstances, fut à la Fondation CHU Sainte-Justine. On dit que cette fondation doit probablement être la plus connue du Québec, dû à la notoriété mondiale de cet extraordinaire hôpital pour enfants. C’est un privilège que beaucoup de québécois ignore, mais ce bâtiment hospitalier est l’un de meilleurs au monde de par ses installations modernes et par la haute qualification du personnel qui y travaille.
Aux termes de quelques semaines là-bas j’aurai eu mon premier baptême du financement alors que j’ai pu prendre part à l’organisation de leur Radiothon, avec plusieurs vedettes locales et une foule de médias du Grand Montréal métropolitain. Mon passage là-bas m’aura fait prendre conscience que ce n’est pas toutes les fondations du Québec qui ont la capacité de levée des sommes d’argent aussi importantes. La part du gâteau de donateurs n’est pas la même pour tout le monde; croyez-moi !
Quelque temps plus tard, j’ai fait mon entrée au sein du Festival juste pour rire. J’y resterai pendant un peu plus de 5 ans. Mes employeurs de l’époque, Guylaine Lalonde et Gilbert Rozon portaient fièrement la cause de la Maison du Père sur leurs épaules. La Maison du Père est refuge pour les hommes qui vient en aide aux sans-abris en leur offrant de la nourriture, un logis pour la nuit et beaucoup d’estime et d’amour.
L’amour et l’estime de soi sont les choses les plus importantes que j’aurai retenues de mon implication envers cette fondation aux termes des 2 Téléthons que nous avons organisés pour eux lors de la tenue du Festival juste pour rire à Montréal. J’ai été immensément troublé d’apprendre que plus de 10 000 sans-abris cohabitent avec nous aux Québec. Ils font pour ainsi dire partie du paysage extérieur et on ne les remarque pas tout le temps. Croyez-moi, un sourire peut changer bien des vies. Vous y réfléchirez la prochaine fois que vous croisez quelqu’un vivant dans l’itinérance.
Aujourd’hui, je choisis de m’impliquer Chez Doris – un refuge pour les femmes encore largement méconnu du Québec. Si je vous ai fait part de mon expérience diverse au sein de multiples fondations c’est parce que je veux que vous reteniez que chacun porte sa cause. Les causes qui nous touchent peuvent évoluer avec le temps et il est toujours temps de s’impliquer là où l’on sent que notre apport peut faire une différence pour les gens dans le besoin.
La Fondation Chez Doris est un peu la petite sœur de la Maison du Père. Je dois avouer que c’est ce qui a suscité mon intérêt. Ce refuge pour femmes opère le jour et sert plus de 40,000 repas par année à des femmes dans le besoin. Celles-ci ne sont pas nécessairement itinérantes, mais elles ont toutes un besoin criant d’avoir une épaule sur laquelle s’appuyer.
La Fondation Chez Doris est portée par un Conseil d’administration fort dont je suis fier de pouvoir faire partie. Marina, la directrice générale et les membres de son équipe sont impressionnants ! Vous savez, travailler là-bas, c’est avant tout une vocation vous diront-elles !
En somme, les prochaines années seront cruciales pour le refuge qui désire s’agrandir et qui vient d’acquérir un deuxième bâtiment dans le but d’élargir son champ d’action. Avec l’ambition que porte l’organisme viendra aussi un large lot de responsabilités financières.
L’équipe qui y est actuellement impliquée sera amenée à doubler d’ici les 2 prochaines années, ce qui demandera encore plus de capitaux financiers pour supporter les activités de la fondation. J’espère qu’aux termes de mon passage là-bas j’aurai pu aider Chez Doris à être connue d’un plus large public de québécois afin que ceux-ci prennent conscience que les femmes qu’on aide là-bas sont toutes la mère de quelqu’un quelque part. Et si c’était la vôtre ?
Dominic Guinta